Un peu d'histoire... Le Pastis

La première guerre mondiale sonne le glas de l’ABSINTHE, boisson numéro un de la fin du XIXème siècle, anisé populaire, bouc émissaire de la lutte anti-alcoolique, cible numéro un du lobby viticole ressuscité du phylloxéra (parasite de la vigne). En 1914, tout alcool titrant plus de 16° est rigoureusement interdit. Il faudra attendre la fin de la guerre pour que ceux ci soient réautorisés, l’ABSINTHE exceptée, (interdite par décret en 1915). Mais l’habitude de l’anisé, frais, mélangé à l’eau va persister. En 1920, l’État français autorise les anisés, (photo) jusqu'à 30° d'alcool (de peur que l’ABSINTHE ne refasse surface).

Autour de MARSEILLE, la tradition de l’apéro est bien vivante : eau fraîche, anis et réglisse se marient et s’enrichissent d’autres macérations de plantes aromatiques. Il existait déjà des ABSINTHES marseillaises à base de badiane et de réglisse (anis étoilé plutôt qu’anis vert). Le rythme et la «bonne vie provençale» vont donc favoriser très naturellement une production de ces apéritifs anisés, sans cesse réinventés au gré des inspirations des patrons de bar et des marchands de vin, et ceci dans une totale illégalité.

A la fin des années 20, un jeune commercial de 23 ans, fils d’un négociant en vin, s’empare de l’idée et, coup de génie, commercialise un apéritif anisé à son nom. Bravant les autorités, Paul RICARD
(photo) distribue largement cet alcool interdit (photo). Il est constamment mis à l’amende par les autorités de police et de douane. Après un intense travail de lobbying, il obtient par décret en 1932 l’autorisation d’exploitation. Les amendes sont donc transformées en taxes. Paul RICARD devra trouver un nom à sa boisson et sera sommé de la définir. Sa recette est donc dans le domaine public et se nommera «PASTIS», du provençal «pastisson» et de l’italien «pasticchio», synonyme de mélange, d’amalgame. Le PASTIS est officiellement né. Paul RICARD aura commercialement trois ans d’avance sur la concurrence. Le succès est fulgurant.

PERNOD, l’initiateur de l’ABSINTHE en France profite de l’autorisation en sortant son «PERNOD»
(photo)mais n'indiquera pas l'appellation PASTIS sur ses bouteilles. Pourtant, il s’agit bien d’un anisé de la même famille.

En 1936, les premiers congés payés popularisent définitivement le PASTIS et l’instituent comme premier apéritif en France. Et enfin, en 1938, RICARD obtient pour tous les anisés l'autorisation de commercialiser à 45° au lieu de 40°.
Durant la seconde guerre mondiale, les alcools au-dessus de 16° sont à nouveau interdits. Il faudra attendre 1951 pour que soient réautorisés le PASTIS
(photo) et tous les autres alcools forts. PERNOD engage enfin la riposte et sort son 51 avec l’appellation «PASTIS DE MARSEILLE». La guerre est engagée (photo) entre les deux producteurs jusqu’à ce qu’en 1974 un rapprochement et une fusion aient lieu sous l’impulsion des dirigeants des deux entreprises. Le groupe PERNOD RICARD aura le succès et l’extension qu’on lui connaît. Il verrouillera le marché en terme de volume de vente, même si une multitude de petits PASTIS voient le jour. Toutes les distilleries d’ABSINTHE survivantes sortiront leurs boissons anisées avec en tête le fameux «PONT» de PONTARLIER, distillation d’anis vert en tête.

A la fin des années 80 apparaissent des PASTIS différents, plus complexes, mélanges aromatiques élaborés par macération. HENRI BARDOIN
(photo) en sera l’instigateur, suivi de près par JEAN BOYER, JANOT (photo) etc…
Le PASTIS nouveau est né. Inspiration, créativité et tradition, l’horizon s’ouvre sur une infinité de mélanges subtils, d’une richesse insoupçonnée. Ils rivalisent avec les vins. La palette est fabuleuse (voir toute la gamme).

C’est dans cet état d’esprit que La Maison du PASTIS a vu le jour, premier lieu dédié à la diffusion de tous ces bijoux, très simples ou extrêmement complexes. Seule la qualité déterminera leur sélection. Toutes les différences de goûts sont respectées, pour l’amateur de sieste et de pétanque et/ou pour l’amateur de grands vins et de mets raffinés. Vive le PASTIS !
L’idée de réunir tous les PASTIS à Marseille, sur le Vieux Port, semblait aussi naturelle que le soleil et la mer. Cette impulsion de départ nous a conduits à découvrir une somme impressionnante de PASTIS aussi différents qu’étonnants, des plus simples aux plus complexes. Nous les y avons réunis, y compris nos propres produits .
C’est la volonté farouche de soutenir et de mettre en lumière qualité de fabrication et qualité gustative qui a permis à la sélection «MAISON DU PASTIS», tel un label, de s’appliquer au plus haut niveau de la production PASTIS et ABSINTHE.


Nos remerciements à :
Marie-Claude Delahaye, Jacques Sallé, Martine Nouet